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(fr) Courant Alternative #352 (OCL) - Big Brother 352

Date Wed, 6 Aug 2025 18:13:09 +0100


Les chroniques du contrôle et de la répression de l'été 2025 ---- La loi sur le narcotrafic définitive ---- Parmi les 38 articles de la loi «visant à sortir la France du piège du narcotrafic» dont le Conseil Constitutionnel avait été saisi, seuls six ont été censurés, totalement ou partiellement. Et le plus gros morceau en est sorti indemne: les juges ont en effet déclaré conforme à la Constitution l'article de la loi qui crée dans les établissements pénitentiaires des quartiers de lutte contre la criminalité organisée. Beaucoup d'avocats et d'associations de défense des droits des prisonniers espéraient pourtant que le Conseil Constitutionnel censurerait, au nom de la dignité des personnes, ce nouveau régime carcéral, calqué sur celui de l'Italie. Mais le Conseil a ainsi estimé que «les conditions auxquelles est soumise la décision du ministre de la justice d'affecter une personne détenue dans un quartier de lutte contre la criminalité organisée» ne méconnaissent pas le «principe de sauvegarde de la dignité de la personne»!

Pour autant, les membres du Conseil Constitutionnel ont formulé une réserve sur le cas des fouilles intégrales et systématiques des prisonniers. Si le Conseil a validé leur principe, en se fondant notamment sur une décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, il a tenu à souligner que de telles fouilles ne doivent être réalisées que lorsque la surveillance par un agent pénitentiaire «a été empêchée par des circonstances particulières tenant à l'intimité de la personne détenue, à la nécessité de préserver la confidentialité de ses échanges ou à des difficultés exceptionnelles d'organisation du service pénitentiaire».

Parmi les six articles censurés, trois sont particulièrement importants et sensibles. Mais le principal revers pour le gouvernement et la majorité est la censure de l'article 14 du texte qui permettait d'étendre les finalités autorisant le recours à des algorithmes de surveillance automatisée du trafic Internet - les fameuses «boîtes noires» introduites par la loi renseignement de 2015 - aux menaces relatives à la criminalité et à la délinquance organisée.

Ces algorithmes «peuvent utiliser non seulement les données portant sur l'identification des personnes utilisatrices des services fournis par les opérateurs, sur les caractéristiques techniques des communications assurées par ces derniers et sur la localisation des équipements terminaux, mais également les adresses complètes de ressources utilisées sur Internet», souligne la décision.

Ils «permettent ainsi de procéder à grande échelle à l'analyse systématique et automatisée de données qui sont susceptibles de porter sur le contenu des correspondances échangées ou des informations consultées dans le cadre de ces communications»

Également censuré, l'article permettait d'ajouter certains crimes et délits de corruption et de trafic d'influence à la liste des infractions, inscrite à l'article 706-73 du Code de procédure pénale, relevant de la criminalité et de la délinquance organisée et faisant l'objet, à ce titre, d'une procédure spécifique, prévoyant notamment une extension de la durée de garde à vue.

Enfin, dernière mesure censurée totalement, celle permettant que, pour les narcotrafiquants particulièrement dangereux, les audiences se déroulent en visioconférence, depuis la prison, afin d'éviter un transfert du suspect. Le Conseil a estimé que «le fait que l'intéressé puisse se voir privé, pendant toute la durée de sa détention provisoire, de la possibilité de comparaître physiquement devant un juge est une atteinte excessive aux droits de la défense.» Les juges demandent donc au législateur de reprendre sa copie et de donner la possibilité aux détenus de pouvoir faire la demande de rencontrer physiquement leur juge.

Une autre censure concerne le «dossier coffre». Le texte initial prévoyait que certaines informations relatives à des techniques d'enquêtes (pose de micro, de caméra, écoute...) pouvaient être placées dans un «coffre» et, donc, ne plus être soumises au débat contradictoire. Le Conseil a jugé qu'une condamnation pénale prononcée sur la base de preuves dont le mis en cause n'a pas pu contester les «conditions de recueil» ne satisferait pas les «exigences de l'article 16 de la Déclaration de 1789." Néanmoins le Conseil Constitutionnel ne censure pas le principe du dossier coffre, recul sans précédent des droits de la défense, mais simplement la possibilité de fonder une condamnation sur ces seuls éléments.

On retiendra surtout que malgré quelques censures le régime carcéral des quartiers de haute sécurité, n'a pas été retoqué!

Sources: lemonde.fr et médiapart.fr

Étrangers visés: La note préfectorale suspendue

(une fois de plus!)

Le Tribunal Administratif de Montreuil a suspendu, le 20 mai 2025, une nouvelle note préfectorale imposant aux services de police de Seine-Saint-Denis de signaler systématiquement à la Préfecture les personnes étrangères en situation régulière placées en garde à vue.

Cette décision intervient quelques semaines seulement après celle du Tribunal Administratif de Nantes, qui avait déjà jugé illégale une instruction identique émise par le directeur interdépartemental de la police nationale de Loire atlantique (voir cette rubrique dans le CA de mai). Ce n'est donc plus un incident isolé: c'est une politique délibérée, assumée et coordonnée, qui vise à organiser, sous couvert d'ordre public, un fichage ciblé des personnes étrangères, indépendamment de toute condamnation et en dehors de tout cadre légal. Le placement en garde à vue est de surcroît censé être couvert par le secret de l'enquête et l'administration préfectorale ne peut pas y accéder.

Ces dispositifs n'ont sans doute pas été limités à la Loire-Atlantique ou à la Seine-Saint-Denis. Tout porte à croire que d'autres notes, fiches ou tableaux similaires ont été mis en place ailleurs, dans la plus grande opacité.

Source: gisti.org

Relaxe générale dans le procès des «malfaiteur-teuses» de Bure

Après 8 ans de procédures, suite à un second passage devant la Cour d'Appel de Nancy, le 24 avril 2025 (après que la Cour de Cassation a annulé le premier jugement en appel) le jugement est très clair: relaxe générale, pour l'ensemble des prévenus, sur l'ensemble des accusations qui pesaient encore sur elle et eux.

«Cette relaxe tant attendue, c'est d'abord une victoire de la lutte, celle que nous avons menée ensemble et que nous continuerons de mener contre le projet d'enfouissement des déchets radioactifs, contre le nucléaire et son monde. C'est aussi une victoire de la défense collective, magnifiquement portée, avec détermination et souvent avec panache, par nos avocat·es et nos soutiens.» Cette relaxe, c'est enfin la défaite de tout un système étatique qui piétine la démocratie et instrumentalise la justice pour passer en force en frappant durement une contestation. Une débauche policière et judiciaire qui a pesé sur des dizaines d'entre nous, nos proches, nos familles, nos ami·es, pendant 8 ans et a tenté de paralyser la contestation. Déjà 8 ans que l'État a attaqué la lutte de Bure à coup de millions d'euros de gendarmes et de moyens d'enquêtes disproportionnés, d'intimidations, de harcèlement et de violences à l'encontre des opposants. La justice, quant à elle, a continué jusqu'à aujourd'hui et avec une obstination consternante de chercher la petite bête pour justifier cette débauche d'argent public.

Dans une étonnante coïncidence, c'est hier, 4 juin 2025, que la Cour des Comptes a rendu un rapport sur le sujet: «Cette sécurisation représente une charge financière importante pour l'Andra, de l'ordre de 10 M€ / an depuis 2018, liés à la présence permanente sur place des gendarmes et à la location de bungalows; auxquels pourrait s'ajouter un investissement supplémentaire de 11 M€ sur la période (2023 - 2028) pour améliorer les locaux d'accueil des gendarmes» Et encore, doit-on ajouter que ceci ne prend pas en compte le million d'euros que l'instruction de cette affaire a couté!

Rendez-vous est d'ores et déjà pris dès le 20 septembre pour réunir la lutte d'hier, d'aujourd'hui et de demain à Bure dans une large manifestation d'opposition au projet Cigéo!

Contact: noussommestousdesmalfaiteurs@riseup.net

Source: Attaque.noblogs.org

Les grenades GL-304 nouvelle arme de la police!

En 2023, après le mouvement pour les retraites et la révolte pour Nahel, le gouvernement a commandé pour 18 millions d'euros de grenades explosives. Et c'est un modèle fabriqué au Brésil par une entreprise nommée Condor qui a été choisi. Condor, c'est le nom d'un oiseau charognard d'Amérique Latine, mais aussi le nom du «Plan Condor», une campagne d'assassinat de militants de gauche par les services secrets des dictatures latino-américaines, dont le Brésil, dans les années 1970. La police brésilienne est considérée comme la plus meurtrière de la planète. Entre 2015 et 2019, environ 25.000 brésilien·nes ont été tué·es par des policiers, soit autour de 5000 mort·es par an. Leur mode opératoire? La guerre. Des unités militarisées issues de la période de dictature entrent dans les favelas avec des blindés et des armes de guerre, et tirent sur tout ce qui bouge.

S'agissant d'un nouveau modèle, il fallait le tester sur le terrain. Cela fut fait contre les émeutes en marge de la victoire du PSG en ligue des champions. Rappelons ici que le monde du foot est, comme les banlieues et certaines luttes sociales, un terrain d'expérimentation des nouvelles méthodes de répression. C'est dans les stades qu'ont été expérimentées les premières vidéosurveillances avec reconnaissance faciale, c'est autour des stades que la police a organisé ses premières «nasses» autour de groupes de supporters. C'est donc logiquement qu'une nouvelle grenade a été utilisée en premier lieu contre des supporters du PSG, dont beaucoup étaient venus des banlieues de la capitale, lors de la Ligue des Champions.

Europe 1, radio de Bolloré, explique que ces munitions seront «utilisées pour disperser les foules avec un effet blast et assourdissant» et qu'elles «dégagent un nuage de poudre blanche ainsi qu'une surpression pour accentuer la désorientation». La radio poursuit: «Cette arme de force intermédiaire a été choisie afin de minimiser les risques de dommages collatéraux». N'importe quoi! À chaque fois qu'un nouveau jouet est offert à la police, c'est le même refrain. Dans les années 1990, le Flash-Ball était présenté comme une «arme anti-bavure», qui devait permettre aux policiers de ne plus jamais utiliser leurs armes à feu. Avec le LBD, on nous promettait que, vu la précision de cette arme, plus personne ne serait touché à la tête. C'est l'inverse qui s'est produit. Avec la grenade explosive GM2L actuellement utilisée, la police assurait qu'elle était «moins dangereuse» que les modèles précédents, qui avaient arraché des mains de Gilets Jaunes. Depuis qu'elle a été distribuée en 2021, la GM2L a arraché plusieurs mains et causé de nombreuses blessures gravissimes, notamment à Sainte-Soline...Cette nouvelle arme GL-304 est vendue comme «moins dangereuse» car elle ne propulserait pas d'éclats à plus de 10 mètres. Sur son site, Condor prévient que ses grenades à main «doivent être lancées à plus de 10 mètres des personnes», une précaution «impossible à respecter pour une munition lancée à la main dans une foule compacte» souligne le collectif Désarmons-Les.

Source: contre-attaque.net

Rappel: Il a fait 4 ans de prison pour rien

Le 8 octobre 2016, deux voitures de police sont attaquées avec des cocktails Molotov par des jeunes masqués à Viry-Châtillon (91), à proximité du quartier de la Grande Borne. Quatre fonctionnaires de police sont grièvement blessés et l'affaire fait les gros titres. Quelques mois plus tard, Kossdar, jeune rappeur de Grigny (91) est perquisitionné, placé en garde à vue puis en détention provisoire pour tentative de meurtre. Pendant ses auditions, il assure être innocent et n'avoir «rien à voir avec cette attaque de près ou de loin». «J'ai 19 ans, c'est la première fois que je vais au placard», raconte Kossdar, persuadé qu'il ne va pas rester longtemps en prison. Mais dans l'attente du premier procès, il passe deux ans et demi à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (78), où «les conditions de vie sont atroces». En 2019, il est condamné à 18 ans de réclusion criminelle. Kossdar «n'y croit pas», convaincu qu'il était sur le point de sortir de prison. «Ça m'a tellement affecté», se souvient-il. Le jeune rappeur fait appel le jour même. En 2021, Médiapart révèle que des policiers chargés de l'enquête «ont déformé, en rédigeant leurs procès-verbaux, les propos de leur témoin principal, jusqu'à lui faire dire l'opposé de ce qu'il avait déclaré.» La même année, après quatre ans et trois mois de détention, Kossdar est acquitté, comme sept autres accusés. Quatre ans et trois mois de prison pour rien.

Source: streetpress.com

Une minute de silence pour Gaza
est une minute de trop pour l'Éducation Nationale!

Une enseignante du lycée Janot Curie de Sens a été suspendue après avoir organisé une minute de silence le 18 mars, sur l'initiative de ses élèves, en hommage à toutes les victimes civiles à Gaza. Le 31 mars, cette enseignante apprend qu'elle est suspendue jusqu'à nouvel ordre et qu'une enquête disciplinaire a été lancée à son encontre. Une intersyndicale (FO, CGT Éducation et Sud Solidaires) appelle à la grève et à une manifestation le 3 juin où plus de 200 personnes manifestent. L'enseignante suspendue s'exprime: «La grève est là à la fois pour demander la fin du génocide et la fin du soutien de la France à ce génocide, et pour déclencher quelque chose. L'idée c'est de faire en sorte que cette goutte d'eau, cette suspension totalement absurde, vienne déclencher un mouvement... et évidemment aussi permette ma réintégration.» La ministre de l'Éducation Nationale E. Borne s'exprime: «Elle est sortie du principe de neutralité qui s'applique à nos enseignants.» Mais le 5 juin, cette enseignante est réintégrée sur décision du rectorat de Dijon avec un simple avertissement. La mobilisation a payé!

Source: Tracts intersyndicaux

https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4500
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