A-Infos (fr) Socialisme Libertaire - À bas toutes les armées!

«En ce début d'année 2025, le vent putride de la guerre souffle de plus 
en plus fort. Alors que l'agression de l‘Ukraine par la Russie dure 
depuis maintenant trois ans (ou depuis l'annexion de la Crimée en 2014), 
la soudaine perspective d'une alliance économique entre les Etats-Unis 
et la Russie jette le désarroi chez les «démocrates». Pour éviter d'être 
laissés pour compte, les différents États européens préparent le 
branle-bas de combat et en appellent fiévreusement «au réarmement» et à 
la «défense» pour tenter désespérément de se tailler, eux aussi, une 
petite part du gâteau ukrainien. ---- Pendant ce temps, les 
affrontements génocidaires qui ravagent la Palestine, le Soudan et la 
RDC n'en finissent plus de dégénérer. Au cours de ces cinq dernières 
années les conflits armés ont doublé. Le bilan mondial des victimes ne 
cesse de croître, le volume des ventes d'armes grimpe en flèche... et la 
bourgeoisie s'en frotte les mains, bien à l'abri, loin des bombes et des 
massacres!

On croit se sacrifier pour la patrie...

L'allocution d'un Macron grave sonne le tocsin, annonce qu'une tempête 
approche: «la menace russe est là»! L'armée de Poutine frapperait-elle 
donc à notre porte?! Il faudrait alors redoubler d'efforts pour la 
«défense de la Patrie», garantir «l'indépendance nationale», passer même 
à «l‘économie de guerre»: soit, subordonner tout l'appareil productif à 
l'effort militaire.

L'armée française a de beaux jours devant elle! Alors que la «loi de 
programmation militaire» - votée en pleine réforme des retraites - 
prévoyait pour la «Défense» une enveloppe de plus de 413 milliards sur 5 
ans, l'actualité justifierait maintenant de porter le budget militaire à 
100 milliards par ans! L'Union Européenne, elle, parlerait même de 
mobiliser près de 800 milliards d'euros. Il n'y aurait plus assez 
d'argent pour financer nos retraites, notre système de santé, notre 
éducation... nos vies! Mais pour acheter la mort, l'argent coule à flot.

Tout ce pognon, il faudrait bien le trouver quelque part: dans le 
porte-monnaie des prolétaires. Pire, Il finira directement dans celui 
des industriels de l'armement! L'État français, soi-disant «déficitaire» 
et «endetté à 3 000 milliards», parlerait même de lancer un «emprunt 
national». Déjà qu'il nous faisait les poches, voilà maintenant qu'il 
voudrait en plus qu'on lui prête du fric? Soi-disant pour notre «défense»?

Et comme il n'y a pas de guerres sans soldat·es, l'armée recrute: 30 000 
postes, 80 000 réservistes... En temps de «paix», nous voici aujourd'hui 
de la «chair à patron». En temps de «guerre» demain, nous serons en 
prime de la «chair à canon».

...on se sacrifie pour les industriels!

Il n'y a pas de guerre sans armes: l'industrie militaire est en plein 
essor. Elle connaît des profits démentiels que lui permet la multitude 
des conflits armés. Les guerres sont un véritable catalogue de vente 
pour leur arsenal: déploiement de nouveaux modèles, démonstration 
d'efficacité, expérimentation de prototypes... Leurs ventes explosent, 
les populations aussi!

Tout cela pourrait peut-être paraître distant, mais leurs armes se 
fabriquent ici pour qu'on en meurt là-bas. Récemment passée deuxième 
exportatrice mondiale de matériel militaire, l'industrie française 
jubile: Airbus, Dassault, Thales, Safran, Lacroix... Cette hydre de 
Lerne se gargarise d'une centaine de milliards de chiffre d'affaires 
annuel, abreuvé par les budgets de l'État: l'impôt, prélevé sur le fruit 
de notre travail.

Cette industrie criminelle en appelle même à notre cupidité et nous 
suggère de manger à la table des charognards: investir notre épargne 
pour qu'on se paie des «dividendes de guerre» sur leurs bénéfices... et 
sur la mort de toutes leurs victimes!

États et industries oeuvrent main dans la main pour tirer le meilleur 
profit de tous ces conflits, qui permettent également l'accaparement des 
ressources des territoires contrôlés, fournissant aux uns (uranium, 
pétrole, gaz, charbon, céréales) comme aux autres (lithium, cobalt, 
cuivre, coltan) les matières premières qu'ils nous poussent à consommer. 
L'oppression des populations laborieuses asservies permet une 
«main-d'oeuvre» fragile et corvéable, pour le plus grand bonheur du 
patronat local et international! Plus les conflits perdurent, se 
répètent, se multiplient... et plus l'industrie de la mort s'enrichit, 
au détriment de la vie.

NI CHAIR À PATRON, NI CHAIR À CANON!

Ne nous laissons pas faire! Ne les laissons plus faire!

Il nous faut nous opposer catégoriquement à la casse des conquis sociaux 
(santé, retraites, éducation, etc.) au prétexte d'un «effort de guerre» 
trompeur et abject, qui ne fait qu'enrichir davantage le patronat et 
dépouiller toujours plus le prolétariat!

Il nous faut dénoncer activement la propagande militariste et 
belliqueuse des discours médiatiques et politiques, qui nous formatent à 
la banalisation et à la justification des conflits d'hier, d'aujourd'hui 
et de demain, pour mieux nous embrigader!

Il nous faut prévenir l'endoctrinement militariste de la jeunesse (SNU, 
classes défenses, prépa métiers de la sécurité, passeport du civisme), 
qui permet de graver des logiques de soumission à l'autoritarisme et des 
conceptions nationalistes ou identitaires dans l'esprit des nouvelles 
générations, pour plus tard mieux renflouer les rangs de l'armée!

Il nous faut refuser le leurre bourgeois de la «défense nationale» qui, 
servant seulement la défense des intérêts des classes dirigeantes et 
possédantes, accentue les dissensions de la classe prolétarienne et 
l'oppose à elle-même par-delà les frontières!

Il nous faut oeuvrer à mettre un terme à toute production d'armement et 
interrompre le développement du complexe militaro-industriel, dont le 
seul intérêt est de profiter aussi longtemps et aussi souvent que 
possible des différents conflits armés!

Il nous faut dénoncer les alliances politiques et économiques entre 
États, quelles qu'elles soient, car ils n'aspirent qu'à négocier la 
conquête de zones d'influence, l'acquisition de ressources et 
l'exploitation de la main-d'oeuvre locale!

Il nous faut renoncer au moindre alignement avec les États de tous 
bords, actuels ou en devenir, instigateurs actifs ou passifs des 
conflits armés, au prétexte d'un «moindre mal». Soutenons, où qu'elles 
soient, les poches de résistance prolétariennes autonomes!

Pour une solidarité internationaliste!

Renforçons, encore et toujours, toutes les dynamiques d'entraide aux 
prolétaires réfugié·es et déporté·es qui, fuyant les territoires en 
conflit, se retrouvent ici comme ailleurs victimes d'États xénophobes, 
racistes et du patronat prédateur!

Réaffirmons, encore et toujours, notre soutien aux réfractaires, 
objecteur·rices de conscience et déserteur·rices qui refusent de porter 
les armes et d'aller au combat pour assassiner leur prochain, sous les 
ordres d'États ou de milices sanguinaires!

Intensifions, encore et toujours, notre solidarité avec les 
prisonnier·ère·s d'opinion qui, dénonçant et s'opposant à l'horreur 
brutale des conflits d'hier, d'aujourd'hui et de demain, subissent de 
plein fouet la répression cruelle de l'État ou des factions militarisées.

Antimilitaristes, internationalistes et libertaires, nous ne tolérons 
aucune guerre, quelle qu'elle soit! Le seul combat qu'il nous faille 
mener, c'est la lutte de la classe prolétarienne contre les responsables 
de ces incessants conflits: les États et le Capitalisme!

Luttons pour que vienne enfin une Révolution sociale anti-autoritaire et 
donnons vie au Communisme libertaire!»

À bas l'armée, toutes les armées! À bas la guerre, toutes les guerres!
Face aux conflits militaires, une seule issue pour les prolétaires:
DÉSARMEMENT · OBJECTION · DÉSERTION

SOURCE:  Groupe Henri Laborit de la Fédération anarchiste

https://www.socialisme-libertaire.fr/2025/05/a-bas-toutes-les-armees.html
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