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(fr) Socialisme Libertaire - L'anarchisme révolutionnaire de Flores Magon
Date
Wed, 26 Feb 2025 19:48:41 +0000
«Ricardo Flores Magón participe au cycle révolutionnaire du Mexique des
années 1910. Il propose un anarchisme de classe fondé sur l'action
directe. ---- L'anarchisme révolutionnaire n'est pas un courant
politique qui existe uniquement dans l'Europe occidentale. Certains
gauchistes postmodernes considèrent la perspective d'une révolution
mondiale comme un projet colonial pour imposer l'universalisme
occidental. Ils justifient ainsi l'acceptation des traditions
communautaires avec ses hiérarchies et sa morale patriarcale. Les
communautés indigènes au Mexique, du Chiapas ou de Oaxaca, sont alors
présentées comme émancipatrices. ---- Mais le Mexique abrite également
une véritable culture libertaire. Ricardo Flores Magon incarne ce
mouvement anarchiste et révolutionnaire. Il participe à de nombreuses
révoltes dans le Mexique des années 1910. Il se place du côté des
illégaux, des brigands, des rebelles. Ses textes incitent à l'action et
à l'insurrection, loin de la résignation postmoderne et du fatalisme
marchand. Le mouvement magoniste existe toujours, même si les
anarchistes préfèrent médiatiser les pitreries du sous commandant Marcos.
Appel à l'insurrection
«Dans la pâleur du paysage se dessine la silhouette d'un géant:
l'insurrection», écrit Ricardo Flores Magon. Il évoque, avec lyrisme et
passion, les diverses révoltes ouvrières. Malgré leur échec, elles
permettent de raviver la perspective d'une rupture avec la barbarie
capitaliste. «Ainsi vivent les classes dirigeantes, de la souffrance et
de la mort des classes dirigées. Pauvres et riches, opprimés et
despotes, égarés par l'habitude et les usages ancestraux, considèrent
cette situation absurde comme naturelle», souligne Ricardo Flores Magon.
Il propose une véritable analyse de classe de la société. Il attaque
également les valeurs traditionnelles qui imposent l'acceptation de
l'ordre social.
Mais la réflexion critique peut transformer l'esclave en rebelle. Même
si la théorie ne remplace pas l'action, indispensable pour véritablement
transformer la société. «Le droit à la révolte pénètre les consciences.
Le mécontentement grandit, le malaise devient insupportable. La
contestation éclate et tout s'embrase», poursuit Ricardo Flores Magon.
La conscience de classe permet l'émergence d'une colère spontanée qui ne
provient d'aucune avant-garde. La révolte apparaît comme une
respiration, indispensable pour vivre.
L'anarchiste illégaliste préfère le voleur au mendiant qui quémande une
aumône à genoux devant le bourgeois. La dignité du voleur devient
préférable à la soumission de l'honnête citoyen qui se prosterne devant
la légalité bourgeoise. «En violant les lois promulguées par la
bourgeoisie, je ne fais que rétablir la justice bafouée par les riches,
qui volent les pauvres au nom de la loi», écrit Ricardo Flores Magon.
La révolution suppose de transgresser la loi. Le changement politique
semble impossible dans le cadre de la légalité définie par ceux qui
dirigent l'ordre social. «Le révolutionnaire est un illégaliste par
excellence. L'homme dont les actes seront toujours conformes à la loi
sera, au mieux, qu'un animal bien domestiqué, mais jamais un
révolutionnaire», analyse Ricardo Flores Magon.
Le principe même de la loi consiste à interdire aux prolétaires de se
révolter. La loi repose sur l'expropriation au profit de la bourgeoisie.
«Toutes les libertés conquises par l'humanité sont l'oeuvre
d'illégalistes qui se sont emparés des lois pour les réduire en
miettes», rappelle Ricardo Flores Magon. La révolte doit sortir des
chemins balisés pour privilégier la transgression.
Le gouvernement ne peut pas changer la société puisqu'il exprime la
domination d'une classe sur une autre. Le révolutionnaire refuse le
pouvoir d'État. «Tout gouvernement est tyrannique par essence puisqu'il
s'oppose à la libre initiative de l'individu et ne sert qu'à maintenir
un état social impropre à la réalisation de l'être humain», souligne
Ricardo Flores Magon.
L'ouvrier subit l'aliénation au travail et à la machine. Avec ses
conditions d'exploitation il risque de se blesser à tout moment et doit
se soumettre à une activité mécanique et épuisante.
Le révolutionnaire insiste sur la spontanéité de la révolte populaire.
Le prolétariat n'a pas besoin d'écouter des théoriciens anarchistes ou
gauchistes pour exprimer sa colère et comprendre les injustices. «Ils
pourront y constater que les peuples simples, mais disposés coute que
coute à être libre et heureux, n'ont nul besoin de fréquenter les
lycées, ni de connaître la signification des mots boycott et grève
générale, pour s'emparer par le fer et par le feu de la richesse sociale
que quelques bandits ont accaparé», souligne Ricardo Flores Magon.
Détruire le capitalisme
La misère et la tyrannie découlent d'une cause bien précise: la
propriété individuelle. «Sa persistance maintient l'humanité en deux
classes, celle des riches et celle des pauvres, celle des repus et celle
des affamés, celle qui a tout et celle qui n'a rien», analyse Ricardo
Flores Magon. La paix pourra émerger lorsque le peuple s'emparera des
moyens de production.
Mais aucun dirigeant ne peut sortir le peuple de la misère. Les réformes
se contentent d'atténuer la colère sans résoudre le moindre problème.
«Toute réforme prétendant en finir avec la pauvreté et l'injustice ne
soulagera qu'un instant les souffrances de ceux d'en bas, les
prolétaires qui ont fait la révolution», observe Ricardo Flores Magon.
La propriété privée et toute forme d'autorité doivent être abolies.
Mais les pauvres eux-mêmes sont tentés de défendre une forme de
propriété privée. Pourtant, l'auto-exploitation et la petite propriété
individuelle ne sont pas davantage une solution. «De plus, le travail
d'un homme, même aidé par de famille, sur son lopin de terre, est
semblable à celui qu'on effectue sous les ordres d'un patron», souligne
Ricardo Flores Magon. En plus le petit propriétaire doit payer des
impôts pour financer les juges, les policiers et les fonctionnaires qui
doivent empêcher toute révolte contre le capitalisme.
L'appropriation collective des terres apparaît comme la véritable
solution pour les paysans. L'activité collective permet d'atténuer la
dureté du travail. «Si la terre est possédée et cultivée en commun, ceux
qui la travaille n'auront qu'à y consacrer trois ou quatre heures par
jour, quelques mois par an», propose Ricardo Flores Magon. Avec la
terre, ce sont tous les moyens de production et les transports qui
doivent être mis en commun pour réorganiser la société. Cette société
communiste doit également abolir l'autorité nécessaire pour maintenir un
ordre social injuste.
Les textes du révolutionnaire mexicain reprennent les analyses du
communisme libertaire exprimées de manière simple et directe. Il insiste
sur les causes des problèmes sociaux, avec la propriété des moyens de
production, plutôt que de proposer d'aménager ses conséquences. Son
propos insiste sur la spontanéité de la révolte. La conscience de classe
ne provient d'aucune avant-garde, parti ou syndicat, et encore moins des
pédagogues libertaires qui pensent que seules des conférences sur
l'anarchisme permettent de déclencher la colère.
Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui
détermine la conscience estime Karl Marx. Et c'est surtout la lutte qui
détermine la théorie, et non l'inverse. Les prolétaires constatent déjà
les injustices et ils subissent directement la misère sans qu'il soit
nécessaire de leur expliquer ce phénomène. Leur réflexion part de leurs
propres conditions de vie. Il leur reste à propager le désir
révolutionnaire pour abattre le monde marchand.»
Source initiale: Ricardo Flores Magon, Propos d'un agitateur, Traduit
par Michel Velazquez, L'Insomniaque, 1990 (réédition Libertalia, 2008)
SOURCE: Chroniques critiques - Zones subversives
https://www.socialisme-libertaire.fr/2024/12/l-anarchisme-revolutionnaire-de-flores-magon.html
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