A - I n f o s

a multi-lingual news service by, for, and about anarchists **
News in all languages
Last 40 posts (Homepage) Last two weeks' posts Our archives of old posts

The last 100 posts, according to language
Greek_ 中文 Chinese_ Castellano_ Catalan_ Deutsch_ Nederlands_ English_ Français_ Italiano_ Polski_ Português_ Russkyi_ Suomi_ Svenska_ Türkçe_ _The.Supplement

The First Few Lines of The Last 10 posts in:
Castellano_ Deutsch_ Nederlands_ English_ Français_ Italiano_ Polski_ Português_ Russkyi_ Suomi_ Svenska_ Türkçe_
First few lines of all posts of last 24 hours | of past 30 days | of 2002 | of 2003 | of 2004 | of 2005 | of 2006 | of 2007 | of 2008 | of 2009 | of 2010 | of 2011 | of 2012 | of 2013 | of 2014 | of 2015 | of 2016 | of 2017 | of 2018 | of 2019 | of 2020 | of 2021 | of 2022 | of 2023 | of 2024

Syndication Of A-Infos - including RDF - How to Syndicate A-Infos
Subscribe to the a-infos newsgroups

(fr) Courant Alternative #344 (OCL) - Présentation de La Commune du Maquis

Date Tue, 19 Nov 2024 18:28:56 +0000


Du 10 au 15 aout dernier se sont tenues dans le sud de l'Hérault les huitièmes Rencontres du Maquis pour l'Emancipation. ---- La Commune du Maquis est une petite fédération locale dont l'esprit n'est pas sans relation avec bien des idées énoncées entre autres par Pierre Kropotkine. Elle est établie sur le domaine de Bois-Bas, hameau du petit village de Minerve, sis en pleine campagne à 12 kilomètres du coeur de village. Situé entre les contreforts de la montagne Noire et la rivière Cesse qui le borde, le domaine s'étend sur près de 270 hectares, à quelque 45 kilomètres de Narbonne, 60 de Béziers ainsi que de Carcassonne et Mazamet. Deux grands corps de bâtiments et un terrain de camping aménagé sont les bases d'un confortable dispositif d'accueil. ---- Bien commun d'un groupement de plus de 80 personnes physiques et morales, ce lieu a été acquis pour devenir un territoire d'expérimentation de rapports sociaux non autoritaires, dans l'auto-organisation collective. De tels usages constituent une mise en pratique du dépassement de la propriété privée et un cheminement de liberté vers la réalisation du gouvernement de soi par soi-même, avec les autres, vanté en son temps par Fernand Pelloutier*.

En 2017 était créée, après une année de réflexion, de propositions et d'échanges en de multiples réunions, La Commune du Maquis. S'étant dotée d'une charte, elle était destinée à remplacer le collectif Scop Cravirola, qui, s'étant usé à tenir le lieu depuis 2007, se trouvait si réduit que devant la crainte d'un effondrement total il avait lancé un appel à repeupler le lieu.

Parmi les collectifs fédérés dans la toute jeune Commune du Maquis, l'association Etais d'Emancipation projetait l'établissement d'un centre documentaire anarchiste en milieu paysan, dont l'espace restait à construire. Comme les démarches administratives pour l'obtention du permis de construire du local et la recherche de l'argent nécessaire à son édification ne s'annonçaient pas d'une fulgurante rapidité, furent mises sur pied les Rencontres du Maquis pour l'Emancipation, comme première manifestation de la Fontaine encyclopédique du Maquis (FEM), dans l'attente de son installation.

Si ces premières Rencontres dont il est ici question datent de 2017, c'est le 10 juillet de l'année précédente qu'eut lieu un premier essai. Claude Guillon avait accepté de venir animer ce jour-là en ce lieu une causerie-débat autour des luttes populaires menées contre la bourgeoisie pendant la Révolution dite française, notamment en 1793 avec Les Enragés, et de leurs toujours actuelles résonances. La résonance sur la cinquantaine de personnes présentes fut telle qu'il en sortit un projet d'amplification de ce type d'événement. L'édition 2017 s'étala sur trois journées, puis passa à cinq dès 2018. L'assistance a progressé d'une cinquantaine journalière de personnes, au début, à deux cents ces deux ou trois dernières années, avec des pointes dépassant les deux cent cinquante.

Ces rencontres sont le théâtre d'un foisonnement d'activités d'ordre culturel, destinées à contribuer à la consolidation du mouvement social qui oeuvre au renversement du Vieux Monde avec ses principes de servitude, d'oppression et d'exploitation. Y ont cours des présentations de livres, des conférences et débats, des expositions, des concerts, du cinéma et des spectacles vivants. Tournées vers un public aussi bien local qu'extrarégional, et même international, elles préfigurent la fonction de base permanente pour laquelle a été conçu le centre documentaire FEM: constituer un lieu de fructueuses rencontres, un foyer d'échanges radiant, d'études et d'actions anarchistes. De par sa nature, le lieu est apte à l'organisation de multiples rencontres sur les thèmes les plus divers, susceptibles d'aider à l'ouverture de perspectives permettant d'avancer vers une société de liberté, d'égalité et de fraternité bien réelles, inscrites dans les faits du quotidien et non plus, comme aujourd'hui encore, au fronton des prisons. Autant de moments particulièrement propices à des rencontres entre citadins des grandes métropoles, semi-ruraux et paysans. Des mondes dont il est indispensable de raccourcir la distance qui les tient séparés. Sans profonde connivence entre ces univers, il est à craindre que tout projet de correction de la trajectoire liberticide, et même suicidaire, où est engagée l'humanité ne soit vain.

Parce qu'il ne se circonscrit pas à la seule rencontre d'auteurs, d'autrices et d'artistes avec un public, l'événement mérite pleinement son intitulé. Si le programme est d'une belle densité, les repas et l'étalement horaire des séances fournissent de nombreuses opportunités de rencontres inopinées, qui souvent perdurent au-delà de l'épisode estival et lentement, mais surement, tissent une société au mouvement émancipateur. Si Histoire et mémoire sont généralement très présentes dans le programme, ce n'est surtout pas pour faire musée, mais parce que l'une et l'autre accompagnent, en tant qu'elles en sont partie intégrante, un mouvement social toujours vivant, même lorsque dans les moments les plus sombres de la guerre sociale il semble moribond. S'il en fallait une preuve, le mouvement des gilets jaunes l'a récemment fournie, en reprenant le cours de la Révolution française là où la contre-révolution jacobine et bourgeoise l'avait arrêtée. Les Enragés non plus ne voulaient ni chefs ni représentants quand ils surent imposer le prix maximum des denrées de première nécessité par action directe.

Source des Rencontres du Maquis pour l'Emancipation, la FEM rappelle au moment de sa création que «c'est dans le reflux du mouvement de Mai 68 qu'à quelques-uns nous avions commencé à rêver à l'établissement de bases où se replier pour se ressourcer et maintenir vives quelques braises de ce qui venait de se passer, qui seraient des outils de conservation de la mémoire populaire, du maintien, de l'entretien et du développement de la culture anarchiste».

La Fontaine encyclopédique du Maquis

Note
* Fernand Pelloutier (1867-1901). Devenu secrétaire de la Fédération des bourses du travail en 1895, c'est sous son impulsion que prend corps le syndicalisme révolutionnaire et qu'émerge le concept de grève générale révolutionnaire, ou «grève universelle». Pour Pelloutier, le rôle primordial des bourses du travail était de permettre au travailleur d'acquérir «la science de son malheur; c'est de connaître les causes de sa servitude; c'est de pouvoir discerner contre quoi doivent être dirigés ses coups».

https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article4292
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe https://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr
A-Infos Information Center